LES SÉNOUFO

Les Sénoufo

L'art traditionnel Sénoufo est essentiellement le fait d'artisans spécialisés qui respectent à la lettre les traditions et les conventions de leur métier. Cela leur confère un style si particulier et peu différencié que l'on reconnaît du premier coup d'oeil. C'est peut-être le plus bel art de l'Ouest africain. Les figures des ancêtres sont largement représentées. Faites de bois mais parfois aussi en métal, elles sont souvent de petite taille, et ont surtout un usage divinatoire. Il y a aussi le Masque Zaouli, issu d'une légende populaire très vivace encore aujourd'hui. Parmi les spectacle de WASSA, la Légende de Zaouli tient une place choix et qui remporte toujours un grand succès. Il existent aussi de nombreux autres masques de divinités... Les Sénoufo sont aujourd'hui environ 600 000 et se situent surtout dans Nord du pays.

L'arrivée des Sénoufo en Côte d 'ivoire remonte au XVème et XVIème siècle. Comme d'autres peuples de la région, ils migrèrent par petits groupes vers le Sud. Contrairement aux autres ethnies qui leur sont proches, leur culture est restée assez homogène dans le temps, et il n'y a pas eu, ou très peu, de mélange avec leur voisins comme les tribus Songhai et les Hausa. Pacifiques, ils se sont toujours bien entendus avec les ethnies voisines et n'ont jamais craint les attaques ou les razzias de groupes hostiles.

Les villages Sénoufos sont généralement de petites tailles, de 50 à 2000 habitants, pas plus. Leur organisation spatiale dépend du lignages des personnes qui le compose : ce sont les liens matrilinéaires qui sont primordiaux. A cette division sociale s'ajoute une division économique qui dépend du statut social des personnes : les fermiers (Fono), les forgerons (Kule), les artisans-sculpteurs (Kpeene) et les artisans-orfèvres (Tyeli, qui façonnent les ornements des divinités) se regroupent dans les quartiers qui leurs sont traditionnellement réservés.

Leur agriculture est typique de la région : millet, riz, sorgho... Ils cultivent aussi la banane, le manioc et son ouvert aux nouveautés qui viennent d'ailleurs apportés par les étrangers comme ce fut le cas pour le maïs. Le élèvent aussi des moutons, des poulets, les oies at aiment particulièrement le chien comme animal de compagnie...

La religion et les croyances

Les Sénoufos révèrent plusieurs Dieux et Esprits de la brousse. Mais, ce sont Maleeo, la déesse Mère, et Kolotyolo, le Dieu créateur, qui sont les deux principales figures largement reconnues. Cependant, pour nous, il faut les percevoir comme les deux visages d'une divinité unique. On ne peut approcher directement le puissant Kolotyolo et seule l'entremise de Yiriigifolo et de Nyehene permet de le rencontrer. Dans la région de Kufulo par exemple, Maleeo est représenté par les tambours sacrés devant lesquels sont présentés les voleurs ou les meurtriers pour être jugés. Ce cercle sacré où se rejoignent les hommes et les Dieux se nomme la "communauté" ou "société des Poro". Elle  est régie par des règles strictes et de nombreux interdits (tabou). Ainsi, elle privilégie en son sein les hommes, ainsi que les jeunes femmes âgées, celles qui ne peuvent plus procréer, mais aussi les jeunes filles pour peu qu'elle soient prédestinées. Le rôle de cette société Poro est de garantir les bonnes relations entre les hommes, la communauté des vivants dont il fait partie, et les ancêtres de l'autre monde. Nerejao, une femme, est la véritable maîtresse de cette société religieuse si particulière.

Les Sociétés Sénoufo

D'autres sociétés existent dans l'organisation sociale des Sénoufos comme celle de Wambele (La société des Sorciers), ou de Tyekpa, que l'on trouve essentiellement à Fodonon. Une autre société  nommée Sandogo est elle plutôt tournée vers les arts divinatoires et qui occupe une bonne place dans l'organisation spirituelle des Sénoufo. Cette société est elle essentiellement féminine même si des hommes peuvent y entrer et exercer les divinations du fait de leur filiation dans ce système matrilinéaire.

Quelques Mots Sénoufo :

Bonjour : "Kéné"

Merci : "Fah-nah"

Au revoir : "Wu-nieh-té-reh"