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LES AKAN
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On dénombre aujourd'hui plus de 60 ethnies diffrentes en Côte
d'Ivoire
L'une des 4 grandes familles ethniques situé au Sud et à
l'Est est celle des AKAN.
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Le Sud et l'Est de la Côte-d'Ivoire sont
occupés par différentes branches de la famille
Akan (Frontaliers, Lagunaires et Baoulé-Agni).
On les retrouve aussi dans les apys voisins du Ghana, au Togo
et au Bénin.
En Côte d'Ivoire même, on compte
trois grands groupes Akan : Les Akan frontaliers, à
l'Est du pays. Ces populations se retrouvent de part et d'autre
de la frontière du Ghana et de la Côte-d'Ivoire
. Ce sont : les Abron(Ahenfi, Foumassa, Pinango, Akidom),
les Agni(Bini, Bona, Indni, Morofw, Sanwi), les Juaben(Diabè),
les Essouma et les Nzima(Ajomoro, Guira, Ahanta).
Centres urbains : Abengourou, Bondoukou, Aboisso,
Bongouanou, Krindjabo, Mafr, Ayam, Assufri, Transua, Arrah,
Nguim, Nouamou .
Les Akan du centre. C'est la grande famille
des Baoulé : (Ouarebo, Agba, Ngban, Faafou, Nzikpri,
Aätou, Nanafou, Saafou, Akouè, Ndranoua, Satikran,
Goli, Ayaou, Anno et Annoabè). On les trouve dans les
grandes villes du centre autour de Bouaké : Dimbokro,
Toumodi, Tibissou, M'Bahiakro, Tiassal, Daoukro. . .
Les Akan lagunaires sont sur les côtes
de Sud. Le terme lagunaire donné à ces ethnies
vient du fait qu'elles sont installés tout autour du
vaste complexe lagunaire formé par le Lac Ebrié.
On pense aux villes si typiques d'Aghien et celle de Grand-Lahou.
Ce sont : les Abè(Mori, Tchofou, Abv, Khos), les Abidji,
les Abour(h, hiv, Ossouon), les Aky(Lepin, Bodin, Ketin),
les Adioukrou, les Avikam, les Alladian, les bri(Bidjan, Kwè,
Songon, Niangon, Yopougon, Bya, Nonkwa, Bobo, Adiapo),les
Ewotire.
L'organisation politique des Akan lagunaires
repose en grande partie sur les classes d'âge qu'ils
ont su mieux organiser que les autres Akan (Adioukrou, Aky,
Abour, bri). Le calendrier des Akan lagunaires est basé
sur une semaine de six jours. On les retrouve naturellement
à Abidjan, Agboville, Bingerville, Grand-Bassam, Dabou,
Adiak, Grand-Lahou, Orbaff, Ousrou, Dibremou, Memni, Alp.
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L'ORIGINE DES AKAN
Selon E. Meyerowitz, les fondateurs des États Akan
furent des descendants des Dia ou Za, des Berbères
de Libye et des Gara, qui étaient installés
dans la région du Tibesti . Aux alentours du XIème
siècle, ils auraient émigré vers le Sud,
sous la poussée des Touareg, eux-mêmes repoussés
par les Arabes lors de la conquête de l'Afrique du Nord.
Ces premiers ancêtres se fixèrent tout d'abord
dans la boucle du Niger, où ils firent souche et se
mêlèrent aux autochtones nègres. Or après
l'islamisation des Berbères, le premier noyau du groupe
akan dut, une nouvelle fois s'exiler encore plus au Sud, parmi
les Grusi.
Pour Baumann et Westermann, la civilisation de ces peuples
leur a été imposée par des groupes d'une
race dominante à matriarcat venus du Nord qui ont conquis
cette partie de la côte; Ces conquérants étaient
visiblement apparentés, en premiers ligne, aux dynasties
à matriarcat des grands États soudanais, et
en seconde ligne, aux Libyco-Berbères(à matriarcat)de
l'Afrique du Nord.
Notons en passant que Meyerowitz et Baumann ne donnent pas
les raisons qui les font dire que les Akan descendent des
Berbères Dia et Za . Pour J. Ki-Zerbo : "Vers l'an
500, dit une autre légende, des princes Berbères
ou des Arabes ou Yémen seraient arrivés sur
les bords de la boucle du Niger et ils auraient débarrassé
les riverains(pêcheurs Sorko et paysans Gabibi) de la
terreur d'un poisson-fétiche, dont les pêcheurs
Sorko se servaient pour extorquer de substantielles offrandes
à leurs compatriotes cultivateurs, les Gabibi. Ces
clans semblent être remontés du Dendi en aval
du Niger, où ils avaient baptisé les deux rives
ouest et est, respectivement le Gourma et le Haoussa; ils
seraient parts originellement des parages du Tchad... Vu la
minceur de cet apport extérieur, trois personnages
selon la légende du Yémen, quelques groupes
de commerçants, d'après Al-Bakri, durent être
assimilés rapidement par les Songhaï".
L'opinion de Meyerowitz et de Baumann repose sur le fait
que des populations d'origine berbère, connaissant
le matriarcat, seraient descendues au Sud; Et comme les Akan
connaissent un régime parenté à peu près
similaire, ces auteurs n'ont pas, un seul instant, manqué
d'affirmer que ces purs nègres étaient des descendants
des Berbères. Cette conclusion est discutable dans
la mesure qu'elle ne porte d'une part que sur un seul fait,
et d'autre part la matrilinéarité n'est pas
le régime de parenté des seuls Akan; En effet,
hors de la région forestière, des populations
de la savane ivoirienne(Djimini, Tagwana, Koulango et Lobi)connaissent
ce système de filiation. Plus loin en Afrique Centrale,
la grande famille des Bacongo(Bantou) est également
matrilinéaire, ainsi que des groupements humains moins
importants.
L'histoire et la sociologie apprennent que si des populations
animistes changent facilement de religion, d'habitudes de
vie et de nom, il n'en est pas de même des communautés
chrétiennes et musulmanes. Nulle part en Afrique de
l'Ouest on ne signale la présence de populations islamisées
de longue date (Berbères, Touaregs et Maures) retournées
purement et simplement à l'animisme. Les populations
d'origine Peul intégrées aux communautés
nègres de Mauritanie, du Sénégal, du
Mali, de la Guinée, du Niger et du Burkina Faso ont
conservé leur langue, leurs noms et leur religion .
Le twi, langue des Akan, est différent des langues
sémitiques de l'Afrique du Nord; La grande majorité
des populations akan et leurs chefs restent encore animistes.
Le peuple Akan, jusqu'à preuve du contraire, n'est
le produit d'aucun métissage de race, à l'opposé
des peuls, des Touaregs et des Maures. L'opinion des Akan,
quant à leur origine, reste différente des versions
mentionnées plus haut; leur tradition orale ne mentionne
nulle part que ce peuple descend des populations de race blanche.
Ils reconnaissent cependant que leurs ancêtres venaient
du nord, d'une région ou d'un pays appelé Agniwan-gniwan.
De nombreuses localités portent ce nom tant au Ghana
qu'en Côte-d'Ivoire... D'autres estiment que si ces
localités portent ce nom, c'est en souvenir du pays
d'origine situé plus loin dans le temps et dans l'espace.
Les Akan reconnaissent avoir connu de nombreux déplacements
en Afrique de l'Ouest. On ignore à quel moment les
premiers Akan s'installèrent dans le golfe de Guinée,
mais nous savons de façon certaine que les chercheurs
miniers de la SODEMI d'Abidjan ont mis à un jour, dans
les régions lagunaires de la Côte-d'Ivoire, des
restes humains non pygmoïdes associés à
des objets d'art en or d'origine Akan. Ces éléments
archéologiques furent envoyés en Suède,
à Upsala, pour être étudés : le
carbone 14 révéla que certains éléments
humains étaient vieux de plusieurs siècles avant
notre ère (vers -1200) ce qui montre que les ethnies
Akan existaient donc déjà en Côte-d'Ivoire
il y a 2000 ans.
A l'arrivÌe des remiers Portugais en 1474, les diffÌrentes
populations Akans Ìtaient organisÌes en petits royaumes indÌpendants
qui dominaient la régions du Sud de la Côte d'ivoire
actuelle.
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Situation du pays d'origine
Les Abouré, les Essouma, les Indénié,
les Morofwè, les Nzima et les Sanwi se souviennent
encore que leurs ancêtres viennent d'un pays appelé
Agniwan-gniwan; Ils situent ce pays au nord du Ghana et de
la Côte-d'Ivoire. Dans ces conditions, leur pays d'origine
serait dans une région plus septentrionale.
Le terme Agniwan-gniwan, étymologiquement, signifie
sable-sable, sable à perte de vue. Nous avons pensé
que ce nom ne pouvait désigner que le chemin du bord
de la mer emprunté par quelques clans pour se rendre
du Ghana en Côte-d'Ivoire; finalement, il ne peut pas
s'agir du chemin sablonneux du littoral marin car la côte
atlantique ne se trouve pas au nord du pays Abouré,
du pays Agni et du pays Nzima; il se trouve au Sud. Les Nzima
ont longtemps séjourné chez les Brong(centre-ouest
du Ghana) avant de descendre sur la côte . Le terme
Agniwan-gniwan nous incite à croire que le pays d'origine
des Akan est un pays sablonneux se trouvant au nord du Ghana
et de la Côte-d'Ivoire.
Les peuples de civilisation akan ont dans leur Dja(paquet
contenant le trésor du royaume et des poids à
peser l'or) de petites figurines en bronze communément
appelées poids à peser l'or . Certaines figurines
comportent des signes graphiques identiques aux lettres de
l'alphabet tifinar, libyque et saharien; Les signes akan sont
également identiques aux marques que les populations
Daza et Azza du Niger, du Tchad et de la Libye utilisent pour
marquer leur bétail. Au Niger et au Tchad, ces signes
sont des marques de familles et de clans.
Tous ces signes, ces marques et ces lettres d'alphabet ne
se rencontrent que dans des pays situés au nord du
pays akan, dans des régions se trouvant au coeur du
Sahara et comportant de très grandes étendues
de sable; Ces faits méritent d'être mentionné
car ils sont très importants dans l'histoire du pays
akan.
Dans les régions forestières du golfe de Guinée,
les Akan restent les seuls à détenir ces précieux
éléments culturels. La tradition orale des Akan
ivoiriens les fait venir du Ghana; Les recherches écologiques,
linguistiques et historiques entreprises au niveau des universités,
de part et d'autre des deux pays, montrent que les ancêtres
des Akan, avant de se rendre dans la partie Ghanéenne
à la recherche de terres forestières plus fertiles,
étaient installés dans le V Baoulé, en
région de savane. L'histoire dit qu'avant d'aller fonder
Kokofu, Bekwai, Juaben et Nsuta au Ghana, les ancêtres
du clan royal Oyoko de Kumassi venaient d'un royaume nommé
Kumbu(Comoé), situé entre le Comoé et
le Bandama; cette région se trouve présentement
en Côte-d'Ivoire; Les linguistiques nous apprennent
également que le twi parlé par les Akan ivoiriens
est plus archaïque que celui parlé au Ghana.
Des régions sahariennes ou sahéliennes, les
ancêtres des Akan étaient venus s'établir
à l'emplacement de l'actuel V Baoulé; Ainsi,
une importante fraction est partie au Ghana, en région
de forêt, à la recherche de terres plus fertiles,
là-bas, les guerres intestines obligèrent certains
clans à faire marche arrière.
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Des liens pour en savoir plus sur les ethnies de la Côte
d'Ivoire :
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